sac-à-dos Quechua Forclaz 60

Il y a quelques années, je me suis équipé d’une chambre 8×10″ et j’ai donc eu besoin d’un sac-à-dos pour transporter ce matériel, à savoir :
• une chambre Arca Swiss F-line 8×10″ rangée montée et repliée sur une allonge de rail de 15 cm,
• un rail de 25 ou 40 cm selon le besoin,
• un support d’accouplement de rails de 50 cm permettant, combiné avec les rails, l’usage d’un 600 mm,
• un maximum de quatre optiques sur planchettes Arca 110,
• quatre châssis 8×10″,
• un voile de visée carré de 1m40 de côté, plié,
• les petits instruments et accessoires habituels : loupe, spotmètre, niveau, pince pour le voile, carnet, etc,
• un trépied Gitzo GT5541L avec tête Arca P1.

La plupart des sacs dédiés photo me paraissent souvent trop rembourrés sans que ça me semble indispensable si on ne prévoit pas que le sac soit mis à rude épreuve (transport en soute…), trop lourds, offrant un ratio volume interne / externe peu intéressant, et souvent très chers.

J’ai donc cherché un sac-à-dos léger, avec un portage correct, pratique et si possible bon marché.

Cela m’a mené au sac-à-dos Quechua Forclaz 60 litres, intéressant de part son principe de double ouverture frontale asymétrique (un tiers supérieur et deux tiers inférieurs) dont l’ouverture basse est assez grande pour y faire passer la chambre 8×10″. Il est également très léger : 1,7 kg, et coûte autour de la cinquantaine d’euros.

Pour le transport des optiques, j’ai confectionné une caissette qui vient se fixer en haut du sac, accessible par l’ouverture supérieure.

Les matériaux de cette boîte sont :
• du carton ondulé (récup),
• de la mousse en plaque (récup),
• de la bande velcro de 5 cm de large,
• de la bande de cuir à ceinture de 8 cm de large et 3 mm d’épaisseur,
• une tôle d’alu 1 mm de 12 x 25 cm (récup)
• de la colle néoprène,
• du fil à coudre solide type câble nylon (prévoir une grosse aiguille pour cuir solide et un manchon pour poinçon pour pousser l’aiguille car le velcro collé à la néoprène sur la toile du sac est difficile à traverser).

Tout ce qui n’est pas récupéré provient des rayons cordonnerie et mercerie du BHV, l’investissement est modique.

caissette pour objectifs

Cette caissette fait 30 x 14 x 12 cm, son intérieur est tapissé de mousse et de deux bandes velcro sur la longueur permettant de fixer des séparateurs à n’importe quel écartement et caler au mieux les optiques.
Ces séparateurs sont coupés dans le cuir, avec du velcro sur deux bords.

Une tôle d’alu pliée, fixée sous et au dos de la caissette vient la renforcer. Cette tôle dépasse au-dessus de la caissette et est pourvue à cet endroit de velcro pour venir s’accrocher au velcro d’une ouverture dans la doublure intérieure du sac.
Les côtés extérieurs de la caissette sont également pourvus de velcros, qui correspondent à des velcros collés-cousus à l’intérieur du sac, ainsi la caissette est parfaitement maintenue par trois côtés.

sac-à-dos Forclaz 60 avec caissette d'objectifs

J’ai rabattu le séparateur interne du sac inutile et curieusement situé à la moitié de sa hauteur.
La boîte d’objectifs est donc plaquée en haut du sac, il reste largement assez de place pour disposer le reste de la chambre : tout d’abord le voile de visée vient matelasser le bas du sac, puis dessus viennent les quatre châssis et la chambre tête en bas, avec son corps arrière posé contre les châssis pour en protéger le verre de visée, et enfin les éléments additionnels de rail viennent devant. Le matériel n’est pas à l’étroit et s’installe aisément.

Les petits accessoires sont rangés dans la poche du rabat supérieur.

Le sac complet hors trépied ne dépasse pas les 14 kg, et n’étant pas très épais, il ne tire pas trop en arrière.

Le trépied de 3,4 kg se porte devant pour équilibrer un peu plus la charge, soit dans les bras ou les mains, soit suspendu à une des sangles repose-main des bretelles du sac-à-dos.

Bien entendu tout ce matériel se transporte encore plus facilement sur un biporteur Bullitt.

La différence entre un ficher raw et un fichier jpeg est la même qu’entre un négatif et un tirage.

station scanner Imacon Mac Mini

Je terminais mon article sur l’Imacon Flextight Precision II par une remarque sur l’inintérêt de la puissance de l’ordinateur pilotant le scanner. Ce qui n’était qu’une supposition découlant de la simple logique — le scanner est le maillon le plus lent de la chaine — est avéré depuis que j’ai remplacé mon vieux Mac Mini de 2005 par un plus récent, plus puissant à tout point de vue : ça ne change absolument rien à la vitesse du scanner.

Ce Mac Mini de 2010 est le premier de la série Unibody, avec les caractéristiques d’origine suivantes :
• Processeur Intel Core 2 Duo 2,4 GHz ;
• RAM : 2 Go, extensible à 8 Go ;
• Carte graphique Nvidia GeForce 320M dotée de 256 Mo de mémoire, connecteur HDMI et Mini DisplayPort ;
• Disque dur 2,5″ : 320 Go à 5400 t/min ;
• Dernier modèle équipé d’un lecteur-graveur optique ;
• Premier modèle intégrant l’alimentation (avec donc un bête câble secteur standard).

Le pilote FlexColor 4.0.4 étant l’ultime version du pilote à reconnaitre ce scanner et étant un logiciel fonctionnant sur processeurs PowerPC, il nécessite l’émulateur Rosetta pour pouvoir s’exécuter sur les processeurs Intel plus récents, émulateur accompagnant Mac OS X jusqu’à la version 10.6.8.
Un Mac ne pouvant faire fonctionner un système antérieur à lui-même, le Mac Mini de 2010 est ainsi le dernier Mini à pouvoir faire tourner 10.6.8, et donc le dernier capable de piloter ce scanner Precision II.

N’apportant donc rien fondamentalement au fonctionnement du scanner, il a toutefois quelques qualités, et non des moindres :

• Il est bien plus réactif que le précédent,
• Il est parfaitement silencieux, même en plein travail (le ventilateur du précédent s’emballait dès les premières minutes de scann),
• Posé verticalement, il est moins épais que le précédent et donc encore moins encombrant (on pourrait presque envisager de le fixer au dos du scanner) ;
• Il comporte un port Firewire 800 (contre un Firewire 400), quatre ports USB2 (contre deux) ;
• Un port Gigabit ethernet (contre un 100 baseT) et une carte Wifi 450 Mb/s (contre 54 Mb/s) ;
• Son disque dur et son lecteur optique sont à la norme SATA, à ce jour courants et bon marché (contre du IDE qui se fait rare).

Évolutivité

La RAM est extensible à 8 Go. On peut l’étendre à 16 Go à la condition de mettre à jour le firmware de l’ordinateur et de passer sous le système 10.7.5 minimum. Étant donné que nous avons besoin de la version 10.6.8, la limite reste donc à 8 Go, mais on l’a vu, les 2 Go d’origine suffisent pour piloter le scanner.
Augmenter la RAM peut cependant être utile si on utilise aussi la machine pour faire autre chose en parallèle du scann (traitement sur Photoshop…).

Le disque dur peut être remplacé par un plus rapide, en particulier par un SSD dont, certes, on n’utilisera pas la pleine vitesse car le bus mémoire plafonnera, mais qui rendra la machine encore plus silencieuse et aussi réactive que possible concernant les opération de lecture et écriture, y compris la mémoire cache de Photoshop.
Il est possible de remplacer le lecteur optique par un second disque dur 2,5″ à l’aide d’un support adaptateur optionnel. Utile pour du stockage plus gros en sus d’un SSD rapide mais plus petit, ou pour une sauvegarde Time Machine intégrée…

Plaubel Peco Junior 6x9 modifiée

La chambre technique Plaubel Peco Junior 6×9 est plus limitée que sa grande sœur Peco Junior 9×12, notamment elle ne possède pas de mouvements de bascule sur le corps avant, essentiels pour travailler la profondeur de champ. Ces deux chambres ont un style identique et partagent certains éléments, mais les corps avant sont incompatibles du fait de dimensions de planchettes différentes : 96 mm de côté pour la 6×9, 120 mm de côté pour la 9×12. On peut toutefois remarquer que les barreaux verticaux sur lesquels coulissent les cadres avant sont de même section.

Ce détail m’a permis d’imaginer adapter un corps avant de 9×12 au format de la 6×9 afin de la doter de bascules avant, et j’ai pu passer à l’acte après avoir trouvé d’occasion un corps avant de 9×12 sans chariot.

Le corps avant de la 9×12 est constitué de :
• un chariot sur rail identique à celui de la 6×9, avec entrainement par crémaillère,
• surmonté d’un support large pivotant selon l’axe vertical,
• sur lequel coulisse latéralement une platine,
• dotée de deux montants latéraux,
• sur lesquels pivote la partie porte-cadre avant, composée de :
• deux barreaux verticaux de même section carrée que sur la 6×9,
• solidarisés par un barreau horizontal de section rectangulaire,
• et enfin le cadre porte objectif.

Première intervention
Perçage de deux trous sur le chariot : contrairement au support de la 6×9 fixé par quatre vis, le support pivotant latéralement de la 9×12 tient par deux vis.

Deuxième intervention
Réduction de la largeur de la platine coulissante latéralement, en sciant une extrémité à la longueur voulue, puis perçage et taraudage des deux trous permettant de revisser le montant latéral et du trou pour la vis de butée située sous la platine.

Un cache se place normalement sur l’ensemble platine et base des montants latéraux, et comporte sur sa face avant une graduation du décentrement latéral. Il doit également être raccourci, percé pour laisser passer les vis du second montant latéral, et il a besoin d’une nouvelle graduation adaptée, gravée sur la face arrière vierge, le cache étant alors remonté avec cette nouvelle gravure vers l’avant.
Ou bien on peut décider de se passer de ce cache et graver la nouvelle graduation sur la platine coulissante directement.

Troisième intervention
Réduction de la largeur du barreau rectangulaire reliant les deux barreaux carrés verticaux. Là encore en le sciant sur un côté et en perçant les trous nécessaires à l’assemblage avec le barreau : trois trous dont un taraudé.
La perpendicularité de la coupe du barreau et des perçages est particulièrement critique pour le parallélisme des barreaux verticaux.
Comme le logo Plaubel sera en partie coupé, le barreau sera retourné pour qu’on ne le voie plus.

Quatrième intervention
Les barreaux verticaux comportent chacun pour la bascule un dispositif de crantage selon certains angles dont le point zéro vertical, consistant en une tige traversant le barreau, dépassant du côté externe en un téton arrondi, et en appui côté interne sous une lame-ressort vissée qui constitue un relief sur le barreau.
La structure interne du cadre avant 9×12 prend bien entendu ce relief en compte pour pouvoir coulisser sur toute la longueur.
Ce dispositif n’existant pas sur la 6×9, la structure interne du cadre avant 6×9 ne le prend pas en compte et coince contre la vis, empêchant le cadre de coulisser sur toute sa course.
La solution est de creuser le barreau sur 1 mm à cet endroit afin que la lame-ressort et sa vis ne dépassent plus du barreau et permettre ainsi au cadre de coulisser sur toute la longueur.
La tige-téton traversant le barreau doit être raccourcie d’autant.

Dernière intervention
Raccourcissement du haut des barreaux verticaux afin de conserver la compacité du corps avant originel.

Animation modification Plaubel Peco Junior 6x9

Résultat
Le corps avant 6×9 étant moins haut et aucune fonction du corps avant 9×12 n’étant déplacé en hauteur, il en résulte que sur l’adaptation 6×9, l’axe horizontal de bascule n’est plus centré mais franchement décalé vers le haut du cadre, sans être aussi excentré que sur les Linhof Technika, aux environs du tiers supérieur.

Autre limite : les barreaux verticaux étant solidarisés par un large barreau horizontal sur lequel le cadre vient buter, le cadre ne peut coulisser plus bas que le point zéro d’origine. Pour décentrer vers le bas, il faut soit basculer toute la chambre et redresser les deux cadres, soit placer la chambre tête en bas, comme on le ferait avec une chambre Hasselblad Arcbody.

Autre intervention accessoire possible
Le système de bascule est donc doté de crans correspondant à des angles réguliers : 0°, ±10°, ±20°, basé sur une plaque de métal sur chaque montant latéral avec des entailles d’environ 1 mm de large, permettant au téton des montants pivotant de se caler dans ces trous.
On pourrait imaginer ajouter des entailles correspondantes à des angles de bascule différents, voire de refaire ces plaques uniquement avec les angles que l’on utilise le plus.

Outillage
Pour ce bricolage, j’ai utilisé du matériel amateur Proxxon : perceuse sur colonne avec table croisée et étau, scie circulaire sur table, d’une précision relative mais suffisante en étant soigneux.
L’idéal eut été un matériel professionnel (et une formation) pour atteindre une précision supérieure ; comme m’expliquait un ami prof en école de micro-mécanique : plus on veut faire un travail petit et précis, plus l’outil est gros et lourd !

La netteté est un flou indiscernable.

Plaubel Peco Junior 6x9

Le constructeur allemand Plaubel commercialisa de 1958 à 1961 la chambre Peco Junior 6×9.
Il s’agit d’une chambre technique monorail en aluminium compacte et légère, moins modulaire et plus limitée que les systèmes complets professionnels, qui bénéficie néanmoins d’une qualité de construction très soignée.

Elle est dotée des caractéristiques suivantes :

Corps avant
Les mouvements sont à friction sans engrenage, la platine horizontale et les montants latéraux verticaux sont gradués en centimètres.
• décentrement vertical + 55 / – 28 mm ;
• décentrement latéral ± 45 mm.
Des molettes permettent de verrouiller les réglages effectués.
Le dessus du cadre comporte une griffe porte-accessoire.

Corps arrière
Les mouvements se font à la base sur une rotule orientable tout azimut.
• bascule sur axe horizontal ± 35° ;
• bascule sur axe vertical ± 65°.
Un ressort replace le cadre au point zéro et une molette permet de verrouiller la rotule dans la position choisie.
Deux niveaux à bulle permettent de contrôler la verticalité du cadre.
Le dessus du cadre comporte une griffe porte-accessoire.

Tirage
62 à 250 mm (62 à 130 mm avec soufflet ballon) sur un rail de 280 mm à crémaillère.
Les charriots sont dotés de deux molettes coaxiales :
• une molette à engrenage pour le déplacer ;
• une molette en croix pour verrouiller sa position.

Dimensions
• Hauteur 210 mm
• Largeur 126 mm
• Masse 1460 g (chambre avec dépoli et planchette, sans dos ni objectif, selon le constructeur).

Objectifs
Les objectifs se montent sur des planchettes en aluminium carrées à bord arrondi de 95 mm de côté.

Le cadre avant standard permet de monter ces planchettes avec optiques courantes de 65 à 210 mm et télé-objectifs jusqu’au 240 mm, à l’époque principalement sur obturateurs Synchro Compur #00 à #1.
Il existe un cadre avant spécial reculé conçu pour le Super Angulon 47 mm f/8.

Soufflets
Deux soufflets interchangeables sont disponibles : un soufflet en cuir plié normal (existe en noir ou en rouge) et un soufflet ballon pour grand angle en toile noire.

Supports film
Le cadre arrière peut recevoir l’une des deux planchettes arrières carrées à bord arrondi de 120 mm de côté dans le sens horizontal comme vertical :
• une planchette à dépoli sur ressort pour insérer des châssis double plan-film 6,5×9 ;
• une planchette à monture par glissière pour monter cadre dépoli, châssis simple plan-film 6,5×9 et dos à film 120 ou 135, monture que l’on retrouvait sur les Plaubel Makina et les matériels Arca Swiss de l’époque.

Les dos à film Plaubel permettent l’avancement automatique vue par vue.

Les dos de marque Rada sont plus simples et comportent une double fenêtre rouge protégée par un volet pour contrôler l’avancement à la vue suivante, chaque fenêtre permet de suivre la numérotation 6×6 ou 4,5×6 (et par extension 6×9, un numéro sur deux). De format nominal 6×9, ces dos peuvent recevoir des masques réducteurs de format 4,5×6 et 6×6.

Il existe aussi un dos recevant le film 135 au format 24×36.

D’autres accessoires figurent au catalogue dont un viseur capuchon pliant, un pare-soleil compendium, des filtres, une valise à compartiments dédiée et même une double poignée pour utilisation à main levée !

Portrait de famille
Cette petite chambre a une grand sœur : la Peco Junior 9×12, dont la taille lui permet d’avoir des mouvements plus complets et séparés : bascules et décentrements à l’avant, décentrement horizontal et bascules à l’arrière. Elle utilise des planchettes de 120 mm de côté.
Plaubel a également commercialisé un boitier reflex 6×9 de studio avec soufflet et mouvements avant, doté du même corps avant que la Peco Junior 9×12 : le Pecoflex.
Ce boitier reflex se retrouve en version simple monobloc sans mouvements avants : le Makiflex.
Enfin Plaubel commercialisait à la même époque un système de chambre monorail professionnel plus complet : la gamme Peco, évoluant en Supra, Universal et Profia, couvrant selon les modèles les formats 6×9 à 8×10″.

Les scanners Imacon (aujourd’hui Hasselblad) sont des outils professionnels relativement abordables, pas aussi bons que les plus gros scanners de pré-presse notamment à tambour rotatif, mais sans commune mesure avec les meilleurs scanners grand-public actuels. Ils sont apparus dans les années 90 et ont progressé essentiellement sur la vitesse d’acquisition et la Dmax, la qualité étant toujours d’un très bon niveau.

Le principe utilisé par ces scanners est celui du pseudo-tambour : la machine va courber le film autour d’une paire de larges roues entraineuses comme si on l’enroulait sur un cylindre, ce qui a pour conséquence de contraindre le film à une parfaite planéité perpendiculairement à sa courbure. Le film va ainsi défiler sous la tête d’acquisition sans la moindre vitre, sans système optique intermédiaire (miroir ou autre) et toujours bien calé. Il n’y a que le film et rien que le film entre le rétro-éclairage et la tête. Cela garantit une absence d’anneau de Newton et moins de surfaces à dépoussiérer.

La tête d’acquisition est montée sur une colonne verticale qui lui permet un zoom selon la largeur du film à numériser. Cette conception tout en hauteur permet de limiter l’espace occupé sur le bureau : avec un Mac Mini, un écran 17″, un clavier et une souris, cette station dédiée tient sur un bureau de 70 cm de long.

La mise en place des films dans les passe-vues est simple, aidée par une table de montage lumineuse quadrillée intégrée au plateau du scanner. Lorsqu’on n’utilise pas le scanner, la table de montage et l’entrée du passe-vue sur le scanner sont protégés de la poussières par un cache en plastique amovible.

La construction simple et solide, tout en tôle, donne une impression de rusticité indestructible, on a bien affaire à une machine-outil.

Le scanner Imacon Flextight Precision II date de 2000. Il était le deuxième modèle en partant du bas de la gamme, coûtait un peu moins de 15 000 €HT et présente les caractéristiques suivantes :

Source lumineuse
La référence du tube fluo d’origine est OSRAM 8W/12-950 Lumilux De Luxe Daylight 5400 K (98 % du spectre lumineux).
Il n’est plus fabriqué et peut-être remplacé par le tube OSRAM 8W/12-954 censé délivrer un spectre lumineux moins étendu (90~92%), mais personne à ce jour ne semble avoir constaté une dégradation sensible.

Tête d’acquisition

• Capteur CCD 3 x 8000 pixels
.
• Objectif Rodenstock Magnagon f/5,6 75 mm (Apo-Rodagon D à ouverture fixe).
• Dmin 0,2  |  Dmax 4,1  |  Écart de densité 3,9
.
• Échantillonnage 14 bits par canal mais fichiers sortis en 16 ou 8 bits par canal

Ce type de scanner ne comporte pas de fonction anti-poussière, courante sur les scanners grand-public mais que les professionnels n’utilisent pas car elle cause une perte de détails, n’est compatible qu’avec les films chromogéniques, ce qui exclue les films argentiques noir et blanc et Kodachrome, et rallonge démesurément la durée du scann.
Il est préférable de chasser la poussière avant le scann, en maintenant un environnement propre, légèrement humide pour limiter les poussières en suspension dans l’air, en étant attentif lors de la manipulation des films et en usant de la soufflette, puis à dépoussiérer localement le fichier avec les outils de Photoshop.

Formats de documents transparents
Le catalogue de passe-vues mentionne un certain nombre de références compatibles :
• Film 135 jusqu’à 6 clichés 24 x 36 en bande (les diapos montées sous caches ne peuvent être scannées, le cache doit être démonté)
• Fim 120 jusqu’au 6 x 17
• Film 4 x 5″
• Film 5×7″ (surface effective 120 x 170 mm, non mentionné dans le manuel, non testé)
• Documents opaques 220 x 310 mm (A4+)

Résolution
La résolution maximale dépend de la largeur du document à numériser. À l’origine, ce scanner disposait des résolutions optiques réelles fixes suivantes en dpi, en fait la résolution maximale ou des fractions de cette résolution :
Max – 1/2 – 1/3 – 1/4 – 1/6 – 1/12
• Film 135 : 5760 – 2880 – 1920 – 1440 – 960 – 480.
• Film 120 : 3200 – 1600 – 1067 – 800 – 533 – 267.
• Film 4×5″ : 1800 – 900 – 600 – 450 – 300 – 150.

Pour obtenir une résolution non listée, il fallait jouer du pourcentage de zoom, ce qui impliquait une interpolation depuis la résolution optique supérieure, plus longue à traiter et de moins bonne qualité qu’aux résolutions optiques réelles.

Une mise à jour du scanner permettait de le muter en Precision III, offrant le zoom optique continu, des résolutions optiques intermédiaires non interpolées avec une résolution maximale en 35 mm de 6300 dpi et en 4×5″ de 2040 dpi.

Je ne sais si mon scanner a subi cette mise à jour ou si c’est le pilote FlexColor 4.0.4 qui le voit comme tel, mais les résolutions proposées par ce dernier sont :
• Film 135 : 6300 – 3150 – 3000 – 2100 – 2000 – 1575 – 1500 – 1200 – 1050 – 1000 – 600 – 525 – 400 – 300 – 200 – 72.
• Film 120 : 3200 – 3000 – 2000 – 1600 – 1500 – 1200 – 1067 – 1000 – 800 – 600 – 533 – 400 – 300 – 267 – 200 – 72.
• Film 4×5″ : 2040 – 2000 – 1500 – 1200 – 1020 – 1000 – 680 – 600 – 510 – 400 – 340 – 300 – 200 – 170 – 72.
L’écartement des résolutions, en dehors de celles qui sont des fraction du maximum, est assez curieux.

Poids des fichiers en RVB 16 bits :
• Film 135 : 6300 dpi, soit pour un 24×36 un fichier de plus de 300 Mo.
• Film 120 : 3200 dpi, soit pour un 6×9 un fichier d’environ 440 Mo.
• Film 4×5″ : 2040 dpi, soit un fichier de plus de 410 Mo.

Durée de scann
Le scann est effectué en une passe, ce qui a pour conséquence que sa durée ne dépend que de la résolution et des dimensions de l’original, le mode colorimétrique (niveaux de gris, RVB) étant sans effet.
Exemples de durées de scann :
• 24×36 à 6300 dpi < 15 min.
• 6×9 à 3200 dpi ~ 17 min.
• 4×5″ à 2040 dpi < 16 min.

Passe-vues
Les passe-vues souples sont constitués d’une fine feuille d’acier et d’une feuille aimantée superposées, chacune percée selon le format. Le film est à insérer entre les deux feuilles dont l’aimantation va maintenir en place le film.
Le scanner est livré originellement avec trois passe-vue :
• un cliché 24×36 horizontal et un cliché 24×36 vertical
.
• deux clichés 6×6 séparés.
• un cliché 6×7
.
Un passe-vue supplémentaire neuf coûte environ 120 €HT.
Liste et références des passe-vues Imacon Hasselblad (PDF 1,9 Mo)
Note : ce catalogue comporte un formulaire de commande de passe-vues sur mesure, on peut concevoir par exemple un passe-vue un peu plus large qu’un format courant pour avoir le cliché complet et une bordure noire autour.

Connexion à un Mac
Ce scanner est doté de deux ports SCSI-2 femelles 50 contacts type Centronics.
Il peut être également branché en firewire 400 par l’intermédiaire d’un adaptateur comme le Ratoc FR1SX, plus fabriqué donc se faisant rare et cher.
Lien vers la page du constructeur

Cet adaptateur ne permet pas le chainage d’autres périphériques SCSI, mais peut s’insérer dans une chaine firewire.
L’adaptateur est doté d’un port HD 50 contacts SCSI-2 mâle, il faut donc un câble ou un adaptateur intermédiaire avec les connecteurs correspondants.
Attention à la longueur des adaptateurs car la configuration du panneau arrière du scanner et la disposition des ports SCSI peuvent obliger à dévier un peu l’empilement des éléments.

La documentation indique que cet adaptateur ne nécessite pas d’alimentation externe pour cet usage, mais sans transfo mon scanner n’était pas reconnu.
Le transfo d’origine fournit en sortie régulée 5 V continu / 2 A, connecteur 1,7 x 4 mm, polarité positive au centre ; n’importe quel tranfo générique de même caractéristiques peut convenir.
Cet adaptateur requiert un certain paramétrage à l’aide de son utilitaire pour fonctionner correctement avec le scanner.
Utilitaire FR1 Utility

L’Américain James Godman a écrit un article expliquant la marche à suivre, que je détaille ci-après :
• L’adaptateur doit être connecté au Mac, au scanner éteint et à sa propre alimentation.
• Installer et lancer FR1 Utility, cliquer sur Enable FR1 Utility, entrer votre mot de passe administrateur, accepter le redémarrage de l’ordinateur.
• Après redémarrage, relancer FR1 Utility.
• Le firmware de l’adaptateur doit être la version 1.23 ; si ce n’est pas le cas, cliquer sur Select firmware data et sélectionner le fichier FR0123.BIN dans le dossier old firm du dossier de l’application.
• Cliquer sur Start firmware update, puis vérifier que Firmware rev est bien changé en 1.23.
• Changer le paramètre Delay time between power on and SCSI bus reset à 15 secondes.
• Changer le paramètre Speed à ASYNC.
• Cliquer sur Start configuration changes.
• Cliquer sur Disable FR1 Utility et relancer l’ordinateur.
Ne pas oublier de désactiver l’utilitaire sinon aucun périphérique SCSI ne sera reconnu.

Voici une capture d’écran de l’utilitaire après les réglages :

Capture d'écran du paramétrage de l'adaptateur Ratoc FR1SX

Alimentation
L’alimentation électrique du scanner est externe et se raccorde au scanner par un connecteur 5 contacts :
• 1 : masse
• 2 : masse
• 3 : 5 V continu 1,2 A
• 4 : -15 V continu 0,2 A
• 5 : 15 V continu 1,5 A
Sa référence est : Protek PUP55-32.
Le scanner consomme au maximum 30 W en fonctionnement.

Dimensions, poids et volume sonore
• HxLxP : 640 x 350 x 320 mm
.
• Masse : 13,5 kg.
• Volume sonore ≤ 55 dB durant la mise au point et le scann, le plus bruyant est surtout le zoom de la tête lors du changement de format, et lorsque le pseudo-tambour tourne rapidement, lors de l’entrée du porte-film dans le scanner et sa sortie en fin de scann.

Pilote
Sur Mac, la dernière version à reconnaitre les scanners SCSI même branchés avec un adaptateur firewire, est FlexColor 4.0.4, multilingue dont le français.
Ce pilote est développé pour processeurs PowerPC, il nécessite l’émulateur Rosetta pour fonctionner sur les processeurs Intel, le système utilisable le plus récent est donc Mac OS X 10.6.8.
L’ergonomie est assez facile à appréhender, pas du tout absconse comme peuvent l’être certains pilotes de scanners professionnels haut de gamme.

À signaler : il n’existe a priori pas d’alternative à FlexColor, le logiciel VueScan ne reconnaissant pas les scanners Flextight.

Si on souhaite travailler avec des fichiers 3F dans Photoshop, il est recommandé d’installer le plugin Imacon 3F version 1.4 qui supporte l’adressage mémoire 64 bits de Photoshop CS5.

Le téléchargement de logiciels sur le site Hasselblad nécessite un enregistrement préalable.
FlexColor 4.0.4 Mac
Manuel français du logiciel FlexColor

Étalonnage
Trois types d’étalonnages sont nécessaires :
• Étalonnage de la mise au point à l’aide d’une mire sur film et d’une mire opaque fournies avec le scanner, à effectuer tous les trois mois.
• Étalonnage du blanc, pour les originaux opaques, à l’aide d’une feuille blanche de référence fournie avec le scanner, à effectuer environ tous les six mois et après un changement des tubes d’éclairage ou d’ordinateur (le fichier de calibration est stocké sur l’ordinateur, pas dans le scanner).
• Étalonnage du capteur CCD, pour assurer l’homogénéité de réaction des pixels du capteur, procédure normalement effectuée en usine et qui n’a pas vocation à être refaite par l’utilisateur à moins de rencontrer un phénomène de bandes d’un pixel de large, plus susceptible d’apparaitre sur les clichés 35 mm. La procédure implique de photographier sur diapo un ciel bleu sans nuages, aussi uni que possible.

Le manuel décrit également le changement des deux tubes fluos d’éclairage et leur positionnement correct.

Choix de l’ordinateur
Il est judicieux de dédier un ordinateur au scanner pour constituer une station de scann autonome, utilisable par plusieurs personnes, et ne nécessitant quasiment aucun entretient et aucune mise à jour puisque le matériel et les logiciels utilisés n’évoluent plus.
La puissance de l’ordinateur et la vitesse du disque dur sont sans influence sur la rapidité de scann, le maillon le plus lent étant le scanner lui-même, surtout en haute définition.
Par contre le faible encombrement et le silence de fonctionnement sont des qualités intéressantes.

J’avais un Mac Mini dont je ne me servais plus, un des premiers modèles, convient à cet usage :
• système OS X 10.5.8, ultime version à pouvoir tourner sur cette machine
• processeur PowerPC G4 1,42 GHz
• 1 Go de RAM
• disque dur IDE 2,5″ remplacé par un SSD qui est surtout silencieux et sans vibration, le bus étant largement saturé par le SSD dont on n’exploite pas pleinement la rapidité.
• un port firewire 400, deux ports USB 2, un port DVI, un port ethernet 100 baseT, clavier étendu et souris basique
• 165 x 165 x 51 mm (1,3 kg), posé sur un côté pour occuper encore moins d’espace sur le bureau
Histoire de limiter l’habituel encombrement de câbles, j’ai trouvé des câbles firewire et DVI très courts.
Un écran 17″ quelconque complète la station, un écran « arts graphiques » n’est pas nécessaire pour utiliser les outils histogramme et vérifier les valeurs RVB de l’image, les corrections ultérieures se faisant dans Lightroom ou Photoshop sur un autre Mac doté d’un écran Eizo dument caractérisé.

Le Mac Mini le plus récent qu’on puisse utiliser avec ce scanner est celui de mi 2010. Il est plus large et moins épais que le premier Mini et occupe plus de surface de bureau à plat, mais il en occupe moins posé sur le côté. Il est également plus puissant mais dans le cadre d’une station dédiée à ce scanner, la vitesse de scann ne changera pas. Le principal intérêt réside dans le fait qu’il s’agit d’une machine plus récente utilisant des normes toujours actuelles comme la connectique SATA pour les disques durs ou le mini displayPort pour l’écran, et qu’éventuellement elle ventilera moins fort lors du travail.

Cette animation présente le fonctionnement d’un obturateur pneumatique Packard, inventé au XIXe siècle et toujours produit !

Le principe est assez rudimentaire : une poire actionne l’obturateur à trois lamelles qui comporte deux modes de fonctionnement, instantané et bulb (la poire en caoutchouc en anglais, c’est la pose B des obturateurs courants).

Le choix du mode de fonctionnement se fait en enfonçant un clou dans un trou de la façade (figuré par le petit cercle gris en haut à droite de l’obturateur) ou en l’ôtant.

L’obturateur est ici en mode instantané : La pièce verte en haut pivote autour du clou et débraye le piston lorsque la translation d’ouverture des lamelles est terminée afin que celles-ci se referment « instantanément » par gravité. Cela donne un temps de pose théorique de 1/25s.

Sans le clou, la pièce ne pivote plus et ne débraye plus le piston des lamelles, ce qui fait que tant qu’on n’a pas relâché la pression sur la poire, l’obturateur reste ouvert.

Évidemment le principe mécanique de l’obturateur impose qu’il soit bien d’aplomb ; penché en avant, en arrière ou sur le côté, il fonctionnera plus lentement, voire ne fonctionnera pas.